Réflexions sur la médecine

Extrait des « entretiens de Saïgon » (Dr Truong Thin et Dr Daniel Laurent)

1- La médecine conventionnelle dite « occidentale » et la médecine traditionnelle dite « orientale », sont toutes les deux basées sur l’humanisme, doctrine qui met la personne humaine au centre de ses préoccupations. L’hygiénisme et ses limites. Réalisme et pragmatisme.

 2- La science de l’univers et la science médicale ont le même modèle qui s’exprime par le Qi, le Yin-Yang et les Wu Xing (cinq éléments).

 3- Pour les pratiques de santé, comme pour toutes les activités humaines, il existe un Tao. Tao fait référence au Tao Tö King, le livre (king) de la voie (tao) et de la vertu (Tö).

4- Les deux médecines ne traitent pas seulement des maladies, mais des malades, c’est là le rapport avec la psychosomatique et la médecine de l’âme.

5- Pratique médicale et éthique. Les médicaments de l’âme. Conclusion

La médecine conventionnelle dite « occidentale » et la médecine traditionnelle dite « orientale », sont toutes les deux basées sur l’humanisme, doctrine qui met la personne humaine au centre de ses préoccupations.

Humanisme parce que le but ultime de la médecine est bien l’homme. Et si pour quelques uns la pratique médicale est un moyen de pouvoir sur l’homme, la plupart des praticiens ont le bien-être de l’Homme comme préoccupation première.

Certains vont plus loin dans leur désir de centrer la médecine sur l’homme et affirment que chacun est son propre médecin. C’est le courant hygiéniste en Occident connu par les travaux de l’étasunien Shelton et de son disciple français Mosseri. Pour les tenants de cet humanisme, observer l’animal (mais pas en laboratoire !) doit déjà nous instruire. Assister simplement à la mise bas d’une chatte, permet de constater qu’elle est une véritable obstétricienne compétente ! Bref, ici chaque personne est considérée comme étant son unique et véritable laboratoire, géant par la production, miniaturisé par l’espace occupé, produisant ses propres endo- médicaments, même pour les maladies réputées difficiles à traiter. L’homme est donc non seulement son propre médecin, mais en plus il est source de ses propres médicaments. Ces médicaments du corps, ces endo- médicaments existent depuis le début de l’existence de l’Homme.

Pour les tenants purs et durs de la théorie hygiéniste, le principe d’intervention médicale, qu’il s’agisse de médecine conventionnelle ou de médecine naturelle, est en soi une ineptie. Les hygiénistes pensent qu’il n’y a rien d’autre à faire que de laisser agir la nature. Jeûne, repos, grand air, alimentation saine, hygiène générale, exercices et cetera sont suffisants au maintien et au retour à la santé.

La limite de cette théorie hygiéniste est éthique : ce serait accepter une farouche sélection naturelle, ne rien entreprendre chirurgicalement, laisser souffrir « en attendant que le corps se débrouille », bref une attitude inimaginable à l’homme civilisé. Son intérêt par contre est de nous rappeler l’importance des ressources naturelles de la personne, et nous encourager à les respecter avant toute autre chose.

Soyons réalistes.

D’un côté la science médicale moderne depuis une centaine d’année a commencé à comprendre la nature, la structure et la valeur intrinsèque des endo- médicaments. Elle les imite ensuite en synthétisant, produisant des médicaments artificiels, des exo- médicaments: cortisone, testostérone, ‘strogène, progestérone, adrénaline, insuline, thyroxine, endorphines et cetera. Ils paraissent semblables, mais ils ne le sont pas puisqu’ils produisent de nombreux effets secondaires. C’est tout simplement que les médicaments fabriqués sont inorganiques, tandis que les endo- médicaments sont organiques. Cette notion est difficile à accepter pour le chimiste qui ne fait pas la différence entre la vitamine de synthèse et la vitamine naturelle. La science médicale moderne copie certes, mais pas à pas, sans réelle vue d’ensemble. Elle est comme la tortue qui découvre salade après salade, sans avoir connaissance de l’étendue du jardin où elle se trouve.

D’un autre côté, La nature nous donne la source des véritables médicaments. Et s’il est vrai qu’aujourd’hui on fabrique beaucoup de médicaments, on en change aussi souvent ‘ Tandis que ceux de la nature ont une longévité de millions d’années ! Aujourd’hui par exemple, on considère que l’homme est source d’antibiotiques (en l’occurrence il faudrait plutôt dire de « pro biotiques ») par ses ressources immunitaires, qu’il vit en symbiose avec des bactéries utiles à la fabrication de vitamines, et que les bactéries doivent cesser d’être perçues comme les ennemis absolus. Demain les virus eux-mêmes seront, peut-être considérés comme des organites cellulaires seulement dangereux dans des cas de baisse immunitaire, et de toute façon utiles pour l’élimination des toxines ‘ Quoi qu’il en soit, nous pouvons affirmer que chacune des billions de cellules vivantes possède les connaissances millénaires de la vie. C’est autre chose que les connaissances récentes accumulées depuis quelques dizaines d’années par les meilleurs professeurs d’université. De ce point de vue, nous pouvons être d’accord avec les hygiénistes.

Mais soyons aussi pragmatiques.

Malgré toute ressemblance de formule, nous devons donc bien distinguer entre

– d’une part les endo- médicaments

– et d’autre part les exo- médicaments.

De cette distinction naissent deux écoles de médecine.

– la médecine des endo -médicaments est la médecine naturelle

– la médecine des exo- médicaments est la médecine chimique.

La médecine naturelle basée sur les endo- médicaments a pour but d’éveiller et stimuler le corps pour que celui-ci fabrique correctement (en qualité et quantité) ses propres endo- médicaments.

Tandis que la médecine chimique veut suppléer l’homme et la nature et fournir les exo- médicaments. Malheureusement, agissant ainsi, le corps devient de plus en plus faible. Pourtant les exo- médicaments sont parfois nécessaires, particulièrement lorsque l’organisme perd complètement sa capacité à fabriquer l’un des endo- médicaments. C’est ce qui arrive lorsque les îlots de Langerhans du pancréas sont détruits, ou après l’ablation de la thyroïde. Pour compenser, il faut alors une béquille.

Certes, si la perte de la capacité définitive à un endo- médicament est conséquente à une absence ou à de mauvais conseils de santé, ou à des traitements inappropriés, il faut s’interroger sur les dangers d’une telle pratique médicale. Mais un autre point de vue est aussi à considérer, et non des moindres : il existe des cas congénitaux, des cas accidentels, des blocages métaboliques graves, parfois brutaux, qui empêchent la production d’un endo- médicament et mettent la vie en danger immédiat. C’est alors le rôle de la médecine interventionniste d’y suppléer. C’est là particulièrement la valeur de la médecine moderne, et c’est aussi de l’humanisme !

Il n’empêche que nous devons toujours rester vigilants, et par principe nous interroger sur les causes de ces absences de fabrication d’endo- médicaments, et voir s’il ne serait pas possible dans bien des cas de ne pas recourir systématiquement à la définitive dépendance à un exo- médicament, sous prétexte de risque vital. Car derrière les attitudes extrémistes peut se cacher la peur, mauvaise conseillère.

Et nous ne devons pas non plus négliger comme facteurs de maladie les désynchronisations physiologiques dues aux pollutions diverses (atmosphériques, magnétiques, psychiques et cetera), à une alimentation carencée, excessive ou mal conduite, au non-respect d’une loi vitale ou d’un facteur naturel de santé. Nous devons aussi reconsidérer notre vision des bactéries et des virus et cesser de les considérer comme source quasi unique de tous nos maux nous souvenant que c’est le terrain qui induit leur pathologie. La médecine rejoint là le social et même le politique dans la mesure où la politique est l’art de gouverner (c’est-à-dire de prévoir), et que nombre de ces pollutions résultent de la cécité de gouvernants plus axé sur le pouvoir que sur l’intérêt réel des populations qu’ils sont censés servir.

La cécité des gouvernants et les divers corporatismes font qu’aujourd’hui les exigences économiques limitent le temps de consultation et les praticiens qui veulent conserver leur statut financier doivent privilégier le traitement des maladies car ils n’ont pas assez de temps pour soigner les malades.

Sans compter les diverses campagnes dites de santé mais qui masquent parfois des préoccupations financières. C’est le cas du dépistage du cancer, quand sous prétexte de « protocoles », on oublie le malade. Bref, on constate que plus les malades dépistés sont nombreux, moins on les soigne en tant que tels.

Selon le docteur TRUONG Thin, « la fierté dans le domaine scientifique et les exigences économiques, font qu’on veut remplacer la nature. Et nous sommes aujourd’hui punis. Plus nous avons formé de médecins et plus le nombre de malades a augmenté. Plus on a de médicaments et plus on a d’effets secondaires. Il faut donc revenir à des exigences humanistes ».

Pour comprendre l’univers, il faut un modèle. La nature dont nous procédons est celui que nous propose la médecine traditionnelle. Ce modèle est régi par des lois qui forment une science bien plus grande que tout ce que l’homme a inventé.

D’ailleurs il n’y a pas de science de l’homme valide, si elle n’est pas incluse dans la science de l’univers. L’homme ne doit jamais être étudié isolément. Les Anciens ne disaient-ils pas dans le Neijing (livre fondateur de la médecine traditionnelle chinoise), que le praticien « grand ouvrier » devait connaître l’uranologie (la science du ciel) ‘

Les lois qui régissent l’univers sont la base scientifique de toute la médecine orientale.

Ce sont les théories du Qi, du Yin-Yang, des Wu Xing (cinq éléments). Elles s’appliquent tant à l’univers, à la société qu’à l’homme. Elles ont été largement diffusées dans de nombreux ouvrages et en particulier dans celui que nous avons publié sous le titre « manuel de médecine traditionnelle asiatique ».

En simple rappel, nous définirons le Qi comme principe vital de l’existence entre Ciel et Terre. Le Qi moins manifesté est énergie, le Qi plus manifesté est matière. Ce qui signifie que le Qi s’exprime de manière générale selon deux modalités toujours présentes, opposées, complémentaires et cycliques. Ces deux modalités sont le Yin et le Yang, mais compte tenu de ce que nous venons de dire, on ne peut parler que de Yin-Yang. On ne saurait donc évoquer la matière sans l’énergie ou l’énergie sans la matière, ou le corps sans la pensée, ou l’esprit sans un substrat matériel.

Ces deux modalités Yin-Yang du Qi, se déclinent en cinq mouvements spécifiques, les Wu Xing (littéralement cinq éléments), organisés cycliquement et régis par des opérateurs particuliers, l’un de production (sheng), l’autre d’inhibition (ke).

Tous ces principes qui fondent les lois organisationnelles enseignées par la médecine traditionnelle orientale sont largement expliquées dans le livre précédemment cité en référence. Pour ceux qui ne le possèdent pas, nous ajoutons en annexe et en fin de chapitre, l’essentiel du texte concerné.

Pour les pratiques de santé, comme pour toutes les activités humaines, il existe un Tao. Tao fait référence au Tao Tö King, le livre (King) de la voie (Tao) et de la vertu (Tö).

Pour éviter toute confusion, nous précisons que Tao ne signifie pas ici religion. La religion est dans certains cas liée une révélation particulière transmise à l’homme par un Dieu créateur de l’univers, donc en dehors de lui. On parle de religions de la transcendance. Dans d’autres cas, la religion est liée à un concept d’immanence, qui considère le monde comme corps (et pourquoi pas l’origine) de Dieu. C’est le cas de l’animisme ou du panthéisme. D’autres encore comme hier les celtes, ou récemment le théologien Teilhard de Chardin, conjuguaient sans les opposer les deux points de vue. Mais le taoïsme est étranger à ces considérations religieuses. Ici on évoque simplement l’Homme entre Ciel et Terre. Le Ciel est ce qui est plus qualitatif, la Terre est ce qui est plus quantitatif. Au Ciel est liée l’énergie, à la Terre, la matière. Le Tao est la voie qui relie l’homme au ciel et à la terre par l’accomplissement du Tö . La vertu (To) n’est pas à considérer au sens moral. La vertu ici consiste à vivre en conformité à sa nature, fidèle à ce que l’on est vraiment et à la destinée que cela suppose. Découvrir cela fait de nous un éveillé, et nous libère.

Médecine traditionnelle et naturelle, et médecine conventionnelle traitent des malades avant de traiter des maladies. C’est à dire des personnes, dont l’unité fonctionnelle est la base de la compréhension. Une personne n’est pas simplement un agglomérat de systèmes d’organes. Tous les systèmes d’organe sont en totales relations. Par exemple, le système génito-urinaire ne travaille pas sans le système respiratoire, ou digestif, ou circulatoire, ou nerveux central, ou nerveux autonome. C’est pourquoi une maladie affectant le système génito-urinaire n’est pas forcément due au système génito-urinaire. La cause peut être ailleurs, dans un autre système (respiratoire, circulatoire, psychique et cetera). Ainsi un trouble sexuel s’exprime dans le système génito-urinaire, mais n’est pas une maladie du système génito-urinaire. C’est une maladie de tous les systèmes.

Le traitement du malade est dans la totalité des systèmes, ceci quel que soit la maladie.

Ainsi la pratique sexuelle mobilise tous les systèmes. Si l’un des système est affaibli, l’acte sexuel conduit à une fatigue générale. Mais si tous les systèmes sont équilibrés, alors amour et sexe sont comme fleur et fruit de la santé.

Cela est vrai de toutes les lésions organiques. Car quand on dit que le but c’est le malade, c’est que nous pensons aux problèmes psychiques.

Le soucis, la tristesse, la peur, la colère, l’état des connaissances du malade, c’est à dire toutes ses activités psychiques jouent un rôle très important.

Mais il faut fournir au malade une source de résistance par un apport psychique relationnel. Car si on ne traite pas le malade, l’effet de la médecine est très limité.

La véritable médecine c’est la médecine psychosomatique.

Il y a en l’homme deux parties : le corps et l’âme et leur inter- relation. Le corps influence l’âme et vice-versa.

La médecine de l’âme a ses propres médicaments : c’est l’art du comportement(, l’art de vivre, la psychothérapie, l’éducation, la religion, la musique, la poésie, la peinture, la sculpture, la danse et cetera.

Tous les arts peuvent transformer le malheur en bonheur. Et le médecin doit être un artiste, un sage.

Sagesse et art sont la source de grandioses médicaments. Et la science et ses exo- médicaments ne peuvent remplacer cela.

Nous devons parler de l’art thérapie !

Il y a donc bien un Tao de la médecine, et de ce fait, le praticien engagé dans cette « Voie » est un humain relié au Ciel, et qui permet à celui qui est en souffrance et qui le sollicite, de retrouver sa liaison au Ciel. Fidèle à sa vertu de praticien, il est selon l’expression chère au docteur TRUONG Thin, une sorte de « moine laïc inséré dans la vie normale ».

D’ailleurs les gens ont tendance à respecter les médecins conventionnels comme détenteur d’une autorité supérieure. Cela provient du fait que dans l’antiquité fondatrice de notre culture occidentale (qu’il s’agisse des pensées grecque, juive ou celte), le prêtre était aussi médecin. Cette à priori confiance est inscrite dans l’inconscient archétypal. Même si à notre époque elle est mise à rude épreuve et contestée (principalement d’ailleurs par la concurrence des praticiens non conventionnels), le fait demeure.

En tout cas, cette confiance stimule la fabrication des endo- médicaments.

D’un autre côté la vertu (tö) du médecin , qui est à minima sa responsabilité, devient aussi source de stimulation des endo- médicaments.

La conjugaison de la confiance du malade et de la vertu du praticien fait que l’efficacité d’un médicament (endo ou exo) est multipliée.

Par contre, si l’on n’a pas confiance, le corps, par le phénomène de rejet, perturbe son propre métabolisme et ainsi devient source de toxines.

Bref, la confiance est une base importante d’endo- médicaments. Et c’est ainsi que certaines personnes, qui sont atteintes de maladie grave, voient leur état s’améliorer et même guérissent, car ils ont trouvé le praticien adéquat.

Pour revenir à l’exo- médicament (chimique ou naturel) dont on dit qu’il est placebo, souvenons-nous que placebo signifie étymologiquement « plaire », et un médicament ordonné par un médecin en qui l’on a confiance, plait forcément. L’action réelle du placebo n’est donc pas tant dans le médicament lui-même, aussi plaisant soit-il dans sa présentation, que dans la confiance en celui qui le prescrit.

Selon le principe de la Grande Triade de la Tradition (Ciel, Terre, Homme) nous dirons que par-dessus tout, Tao est l’union de l’homme avec la nature , puisque la nature est à la fois le Ciel et la Terre. Cette communion avec la nature nous fait saisir qu’au-delà de la force individuelle, il y a celle de la nature, car l’être humain à l’instar des autres êtres vivants, n’est pas séparé de la nature. Il en est même partie intégrante et intégrée.

« Une goutte d’eau paraît insignifiante, disait le Dr TRUONG Thin, mais quand elle rejoint l’océan, elle devient l’océan ». La force de l’homme est celle de la goutte d’eau, c’est-à-dire du Ciel et de la Terre.

Et si l’on sépare l’homme de la nature, il devient faible et fragile.

C’est pourquoi la médecine, si elle veut se revendiquer du Tao, doit unir l’homme à la nature, Ciel et Terre.

Un praticien qui s’inscrit dans la grande triade (Ciel, Terre Homme), est conscient de sa mission. Il est simple, modeste et de ce fait fidèle à la Tradition. Il ne désire pas se prendre pour Dieu, il ne cherche à remplacer ni la nature ni les capacités d’auto- guérison de l’homme. Il sait d’ailleurs qu’il n’en a pas le pouvoir. Il se base simplement sur la connaissance des clés que sont le Qi, le Yin-Yang et les Wu Xing (cinq éléments) pour agir dans le sens de la vie.

Le médecin « éveillé » ne traite pas les maladies. Il ne le peut. Il aide simplement le malade à se mettre en condition pour se traiter lui-même. Il peut faciliter les choses devenir un enseignant pour le malade afin que la force vitale de la nature puisse travailler en paix.

C’est pourquoi il existe bien deux écoles.

– L’école traditionnelle, elle-même divisée en deux

* Selon Lao Ze , il ne faut rien faire et tout se résout. En effet il est parfois urgent de ne pas intervenir directement sinon en soutenant le malade, afin que la nature résolve elle-même les problèmes. C’est le même point de vue que les hygiénistes.

* Selon les textes médicaux canoniques, le médecin qui privilégie la prévention, et sait rester simple dans son diagnostic et son traitement quand ils sont nécessaires, possède l’art de faciliter et mobiliser les forces d’auto- guérison.

– l’école moderne. Elle accumule beaucoup de connaissances et cela devient complexe, avec des moyens de diagnostics sophistiqués. Les traitements se spécialisent. Elle aussi a beaucoup de bons résultats.

Mais vouloir distinguer entre une médecine qui serait élémentaire et populaire et une autre qui serait scientifique et complexe, serait une erreur. En effet la simplicité est souvent d’une efficacité révolutionnaire, et l’incompétence se cache parfois sous la complexité.

Rien n’empêche désormais les tenants des deux écoles, s’ils sont sincères et humbles, d’étudier la nature et l’homme à la lumière des deux pensées. Le médecin conventionnel découvrira que la pensée traditionnelle est aussi logique et cohérente que la pensée moderne dite scientifique.

C’est là une condition réaliste d’une médecine totale, et c’est la clé de la médecine de l’esprit.

La médecine de l’esprit, que certains appellent aussi la médecine de l’âme, unit ces pensées. Elle sait intégrer des existants nouveaux aux données de la Tradition.

Médecin ou tradipraticien ‘

Au Viet Nam, une telle question ne se pose pas. Il existe des médecin conventionnels, des médecins traditionnels et des tradipraticiens qui ne sont pas médecins. Mais tous collaborent dans le Tao de la médecine. Alors nous les nommerons sous l’appellation générique de praticiens de santé.

Et selon le docteur TRUONG Thin, « c’est d’abord cela qu’il faut enseigner aux médecins conventionnels eux-mêmes ».

Nous avons proposé 6 concepts, 6 valeurs naturelles de base.

– Humanisme

– Tao

– Science médicale

– Techniques médicales

– Médecine de l’âme (ou art médical)

– Éthique

Ce sont les fondements de toute médecine humaine.

C’est pourquoi on parle du chant de l’âme.